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dimanche 13 décembre 2009

Mauboussin : marketeur de la joaillerie ?


Vous n'avez simplement pas pu les rater... Voilà plusieurs saisons que la maison Mauboussin nous assaillent de ses campagnes à coups de panneaux publicitaires en  4X3. Au programme : la bague Chance of  Love, création culte, objet de rêve à votre doigt pour la maudique somme de 520 euros.

Je dois avouer qu'à chaque fois que je saute dans le métro : je reste perplexe : que penser de la joaillerie bradée ? A priori plutôt du bien...  Après tout, pourquoi ne pas voir dans cette joaillerie un signe d'ouverture des grandes maisons du Triangle d'Or ? Mais bon là encore, le raccourci serait un peu rapide.

Petit retour en arrière :  Mauboussin, une maison centenaire, un savoir-faire unique dans la pierre de couleur... purement et simplement gâché (enfin, c'est un point de vue personnel). Car Mauboussin est l'archétype d'une stratégie commerciale mal pensée. Flashback il y a un peu plus d'un siècle, le Sultan de Brunei s'amourache du joaillier français. Résultat : les commandes, plus spectaculaires les unes que les autres se multiplient. Parures exceptionnels, automates joailliers... La maison prend un soin tout particulier à répondre rubis sur l'ongle à tous les caprices de son client star... Au détriment de ses autres acheteurs. Et quand le sultan finit pas faire faillite, c'est toute la maison française qui manque de mettre la clé sur la porte.

Heureusement, ou non,  Mauboussin est repris en main par l'homme d'affaires Dominique Frémont, qui initie un tournant à 180 °C et décide de démocratiser le savoir-faire de sa nouvelle acquisition.  Et c'est là que le bat commence à blesser. Les boutiques se multiplient, les trendsetteuses japonaises ne jurent que par la maison française et pourtant, Mauboussin commence à verser dans l'irrémédiablement accessible, voir dans le cheap.

Car à force de faire dans la joaillerie pour tous, on en oublie de faire rêver... En atteste une conversation que j'ai eu récemment avec mes amies futures mariées.
Elles qui se voyaient déjà dans leurs rêves de petites fleurs, se voir mettre la bague Mauboussin au doigt, ont fini par rejeter le dit bijou. "La bague, ouais, sympa, mais j'ai pas envie de voir mon alliance sur  ma voisine de métro". Aïe. Et à la malheureuse qui s'est faite offrir le fameux it-joyau d'ajouter : "Je suis déjà repassée deux fois en boutique pour la faire réajuster et ressertir.Il paraît que pour limiter le cout de fabrication, ils exportent la production en Chine. Pas top pour du Joaillier Made in France." Double Aïe.

Alors stratégie révolutionnaire hyper-marquetée ou échec industriel annoncé ? A voir, mais à mes yeux, une chose est sûre. A force de ne plus faire briller en nous la petite étincelle de la convoitise, Mauboussin va tout simplement finir par nous lasser...

Photo : Campagne Mauboussin / DR

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